Types de presses à huile de palme : presses hydrauliques et presses à vis
Le pressage est au cœur de toute huilerie. Après stérilisation et battage, la purée de fruits digérée doit être pressée pour séparer l’huile de palme brute (CPO) des fibres et des noix. Le choix de la presse, généralement hydraulique ou à vis, influence l’efficacité de l’extraction, les coûts d’exploitation, la qualité du produit et la facilité d’adaptation ou d’automatisation de votre huilerie. Ce guide explique le fonctionnement de chaque presse, où elle est la mieux adaptée et comment choisir en toute confiance pour vos nouvelles constructions ou vos rénovations. Place de la presse dans la chaîne Un flux typique est le suivant : Réception des FFB → Stérilisation (vapeur) → Battage → Digestion (chauffage + brassage mécanique) → Pressage → Clarification et purification → Stockage. La presse doit accepter une purée chaude et bien digérée (généralement entre 90 et 100 °C), créer une compression adéquate pour extraire l’huile et produire un tourteau suffisamment sec pour minimiser les pertes d’huile, tout en permettant la récupération des grains en aval. Presses hydrauliques Fonctionnement Les presses hydrauliques exercent une force par intermittence grâce à un vérin hydraulique agissant sur un vérin. La pâte est chargée dans une cage ou un panier (souvent revêtu de plaques perforées). Le vérin comprime la pâte, l’huile s’écoule par des perforations vers un canal de collecte, puis se rétracte pour permettre aux opérateurs d’ouvrir la cage et de recharger pour le cycle suivant. Certaines usines utilisent des configurations à plusieurs vérins ou à carrousel pour augmenter le rendement. Configuration typique Fonctionnement par lots (manuel ou semi-automatique). Hydraulique simple (pompe, réservoir, vannes de régulation), châssis soudé, cage perforée et canaux de drainage. Faible puissance moteur installée, mais rendement variable en fonction du temps de cycle. Idéal pour la production artisanale ou à l’échelle villageoise, les usines pilotes ou les lignes spécialisées. Points forts Pression unitaire élevée possible avec un encombrement réduit. Mécanique simple : facile à comprendre et à entretenir. Faible coût d’acquisition pour les petites capacités. Flexible : peut gérer des caractéristiques d’alimentation variables sans commandes complexes. Limites Le flux de travail discontinu et intermittent limite la capacité et augmente la main-d’œuvre par tonne. Dans la plupart des cas, la siccité du gâteau est irrégulière et la teneur en huile résiduelle est plus élevée que celle des presses à vis continues. Plus difficile à intégrer dans des lignes entièrement automatisées ; les opérateurs se chargent du chargement/déchargement. Si les temps de cycle sont longs, la teneur en acides gras libres (AGL) peut augmenter en raison du maintien au chaud de la purée avant le pressage et d’une exposition accrue à l’air. L’usure et le nettoyage des paniers perforés peuvent être fastidieux. Priorité : micro-usines ou usines artisanales ; R&D ; sites avec alimentation électrique intermittente ; usines privilégiant les faibles investissements à une récupération maximale. Presses à vis Les presses à vis sont des machines continues qui dominent les huileries industrielles modernes. Deux principaux types de presses sont utilisés : Presse monovis (presse à vis sans fin) Presse bivis (double vis) avec vis contrarotatives entrecroisées Principe de base Une ou plusieurs vis rotatives transportent la purée chaude à travers une cage cylindrique munie de fentes ou de barres de drainage. La géométrie des vis, la réduction du pas et le jeu du cylindre compriment progressivement la purée. L’huile s’écoule par la cage ; les solides sortent sous forme de tourteau compact. Une digestion et une température d’alimentation adéquates sont essentielles pour réduire les pics de couple et améliorer la libération de l’huile. Presse monovis Un arbre à vis sans fin rotatif à l’intérieur d’une cage à fentes. Débit généralement de 5 à 10 t de pâte/h par unité (des variantes plus petites/plus grandes existent). Simplicité mécanique, grande disponibilité des pièces, éprouvée dans des milliers d’usines. Avantages : économie, maintenance simplifiée, capacité modulaire (ajout d’unités supplémentaires), bonne intégration avec les convoyeurs/automates. Compromis : teneur en huile résiduelle légèrement supérieure par rapport à une presse bivis bien réglée ; une concentration de couple plus importante sur un arbre exige un réducteur robuste et un rechargement périodique des vis et des barres de la cage. Presse bivis Deux vis contrarotatives engrenées ; la purée est comprimée entre les vis et contre la cage. Capacité unitaire : souvent de 10 à 25 t de pâte pressée par heure. Cisaillement/compression plus uniformes, tourteau généralement plus sec (teneur en huile résiduelle plus faible). Avantages : rendement élevé, meilleure récupération d’huile (teneur en résidus plus faible), fonctionnement stable à grande échelle, siccité du tourteau favorable à la récupération des grains. Compromis : investissements plus importants, mécanique plus complexe (deux arbres, train d’engrenages), puissance installée plus élevée, maintenance spécialisée requise. Comparaison côte à côte Mode de fonctionnement, rendement, consommation énergétique et maintenance Facteur Presse hydraulique Presse à vis simple Presse à double vis Fonctionnement Par lots (intermittent) Continu Continu Capacité unitaire typique 0,3–3 t/h (selon le lot) 5–10 t/h 10–25+ t/h Extraction / Huile résiduelle Variable ; généralement plus de résidus Bonne — les unités bien réglées fonctionnent bien Meilleure, généralement le plus faible résiduel Séchage du tourteau Variable ; dépend du contrôle du cycle Bon Très bon Énergie (puissance installée) Faible par unité, varie selon le cycle ~20–50 kW par unité ~60–100+ kW par unité Besoin en main-d’œuvre Plus élevé (chargement/déchargement) Modéré Modéré Entretien Hydraulique + nettoyage de la cage Usure des filets de vis, barres de cage, roulements Plus de pièces : deux vis, engrenages, roulements Automatisation Limitée ; semi-automatique possible Facile à intégrer avec PLC/SCADA Facile à intégrer ; interverrouillages complexes Capex Faible (petite échelle) Modéré Le plus élevé Meilleure utilisation Village / pilote Petits–moyens moulins Moulins moyens–grands Remarque : les capacités réelles et les puissances en kW dépendent de la qualité des fruits, de la digestion, de la géométrie de la vis, de l’espacement des cages et de la conception de la ligne. Impacts sur la qualité : Huile, noix et clarification Qualité de l’huile (AGL, impuretés) : Les presses continues réduisent l’exposition de la purée chaude à l’air par rapport aux files d’attente, ce qui limite la remontée des AGL. Un tamisage et une dilution appropriés après le pressage déterminent toujours la charge